Bonjour tout le monde, on se retrouve aujourd’hui pour finaliser mon journal de grossesse et parler de mon accouchement et post-partum. J’ai cet article dans mon brouillon depuis juin 2022, c’est pour vous dire à quel point il m’a été difficile de mettre sur écrit ces moments de vie.
Les deux premiers volets de mon journal de grossesse sont accessibles ICI et LA !
ACCOUCHEMENT
Le 17 septembre à 23h direction l’hôpital car mes contractions sont de plus en plus fortes et de plus en plus fréquentes. 48h avant cela j’ai de faire 4 allers-retours à la maternité et toujours la même phrase de la part des infirmières : ce n’est pas encore le début du travail ! Ce jour-là après un énième tours à la maternité puis une marche de 2h dans le parc, nous sommes de retour dans notre appartement à Paris.
C’est l’été indien donc il fait encore assez chaud à cette période ou du moins j’ai très chaud. 19h, direction les bras de morphées ou du moins j’essaye car ça fait bien longtemps que j’ai dit adieu à mes nuits complètes de sommeil. 21h, les contractions comment avec mon bas du dos qui me lance et mon ventre qui est tout dure : direction un bon bain d’eau chaude pour me détendre et gérer mes respirations. Cela aide beaucoup et je pense que j’y reste bien 45 minutes.

J’essaye de gérer la douleur du mieux que je peux en serrant les dents pendant ce temps mon chéri dort. Je ne voulais pas le réveiller ; pas encore car je pouvais encore tenir. 22h15, les cris de douleurs commencent ! Mes cris de douleurs et de grognement : je n’en pouvais plus. Réveil du chéri en catastrophe, il ne comprend pas ce qu’il se passe et 5min plus tard il est au taquet : massage bas du dos, des épaules, encouragement, chronométrage des contractions.
En effet mes contractions sont très rapprochées alors, 23h direction l’hôpital en plein protocole covid. Les sages femmes me reconnaissent directement, à ce stade on était devenu des besties.
Après un passage en monitoring, on m’apprend que je suis dilatée à 4 alors direction une des salles pour continuer le travail et accoucher comme je l’avais imaginé dans mon projet de naissance.
Je me suis dit que mon accouchement mettrait tout au plus 8h entre l’entrée et la sortie : quelle naïveté !
Spoiler : rien ne s’est passé comme prévu !
Je suis dilatée à 4, le temps passe mon col se dilate de 1 cm en plus et je n’en peux plus du tout. Je veux rester debout, marcher, faire du ballon parce que je sais que ça aide à la descente de mon koala mais je souffre tellement que je finis par m’allonger et serrer les dents.
Puis, je craque et je demande la péridurale et elle me soulage bien : j’ai toujours mal mais pas trop. Je m’assoupis par intermittence, mon chéri est là confiant et souriant me faisant mes câlins, des bisous et sa grande spécialité : des blagues ! On ne s’est pas rendu compte du temps qui a passé mais on voit le jour se lever et je sens qu’au fond de moi, qu’il y a quelque chose qui cloche.

Je commence à m’inquiéter mais les infirmières et sage-femme me rassurent que tout est normal ; je vois le cœur de mon koala battre alors tout va bien.
Spoiler : ça n’allait pas tout et j’avais raison de m’inquiéter !
Quelques heures plus tard, l’obstétricien me rend visite on discute vite fait il nous dit que tout se passe bien, il me rassure et nous félicite pour le travail qu’on fait.
Il revient quelque temps plus tard, il regarde le monito avec la respiration du bébé pendant au moins 20 min sans rien : on sent que ça ne va pas. Puis, demande qu’on lui apporte un appareil pour faire une radio de mes hanches ; il chronomètre les battements de mon koala, et tout ça dans le silence total. Il nous dit que tout va bien : il sort deux minutes, on entend un peu de bruits dans le couloir mais on y prête pas attention on est dans notre bulle avec mon chéri, on a peu.

Il revient quelque temps après et il nous annonce : que notre koala ne progresse plus. La dilation de mon col ne progresse plus, mon koala a son cordon autour du cou et surtout sa respiration ralentie car il s’épuise à vouloir sortir. Il va donc falloir procéder à une césarienne. Je me rappelle qu’il nous a expliqué cela avec beaucoup de calme et de compassion en me rassurant que ce n’était pas ma faute et que chaque accouchement est unique mais qu’il fallait faire sortir mon koala au plus vite.
Je me rappelle avoir crié, pleuré et paniqué sans pour autant m’entendre le faire. Cependant, je me rappellerais toujours ce sentiment d’échec qui m’a envahi. J’ai la sensation d’avoir échoué en tant que future mère de ne pas être capable d’accoucher par moi-même ; de le mettre en danger ; de nous mettre en danger. Je me rappelle avoir entendu le monito biper frénétiquement et le médecin me dire : « vous n’avez pas à vous inquiéter, en moins de 5 min votre fils sera en bonne santé dans les bras de son papa et vous, vous irez bien : je suis le meilleur ». Il m’a arraché un maigre sourire à ce moment-là et, j’ai donné mon accord pour la césarienne.
Et là : défilement d’infirmières, d’anesthésistes, de sage-femme… comme dans les films. On apprendra plus tard qu’on était ne césarienne code orange et que le bloc état déjà prêt au moment où il a passé 20min silencieuse devant le monito.
On rentre au bloc, le 18 septembre à 23h et exactement 12 minutes plus tard, mon mari entend les cris de notre koala. Moi, comme vous vous en doutez, je suis dans les vapes. Je crois l’avoir entendu pleurer mais pas sure car toutes cette partie est dans un brouillard complet.
DE RETOUR SUR TERRE
Mon chéri n’a pas lâché notre koala des yeux une seconde dès sa naissance jusqu’à mon réveil vers 3h du matin le 19 septembre. On avait la phobie des échanges de bébé à la maternité : l’horreur.
Il a pu faire du peau à peau avec notre koala, le porter, lui faire des bisous pendant que je récupérais en salle de réveil.
Même si mon cerveau sait que je n’y suis pour rien, mon cœur s’en veut d’avoir raté les premiers instants de vie de mon koala. Je n’ai pu le voir que 3 à 4h après sa naissance. Ce sont des instants, que je ne récupèrerais jamais et comme je l’ai dit plus haut : je m’en veux terriblement. Je le vis comme un échec !
Quand mon chéri me l’a présenté avec tellement de fierté, je suis restée là à le regarde complètement choqué : il y avait ça dans mon ventre ? c’est notre « Namour » ?

Je l’ai aimé tout de suite. J’ai eu une sensation de chaleur qui s’est rependu dans ma poitrine et j’ai pleuré, beaucoup pleuré pour tout : 24h d’accouchement, le sentiment d’échec, la souffrance et enfin le soulagement. On était enfin 3.
Puis vint, le moment de la vérification de présence ou non d’hémorragie interne après une césarienne. Cela consiste à ce que l’infirmière appuie franchement sur la cicatrice et tout autour pour déceler une quelconque anomalie le plus tôt. Oui, vous vous en doutez ça fait énormément mal, plus mal que les contractions : je me suis cru en enfer. Je me suis tellement débattue la première fois que, une heure plus tard au moment du second contrôle il n’y avait pas une mais deux infirmières.
L’obstétricien a effectué un travail exceptionnel. Et il ne m’a pas menti c’était vraiment l’un des meilleurs obstétriciens du département quand je suis allée lire sa biographie plus tard. Ma cicatrice ne se voit pas du tout ; dès le lendemain j’ai pu marcher ; faire pipi, caca et avoir des gaz. Ce n’est pas très glamour mais c’est la vraie vie après un accouchement.

Et, je me rappellerai ce qu’il m’a dit quand on s’est revu quelques semaines plus tard à la suite de quelques complications médicales. Il m’a demandé comment je vivais mon accouchement par césarienne ; je lui ai fait part de mon sentiment d’échec, de la souffrance et de mes craintes pendant plusieurs minutes de monologue interrompu. À la suite de cela, il m’a demandé ce que je faisais comme métier et quel était mon cursus scolaire.
Je me rappelle avoi été désarçonné par sa question mais j’y ai tout de même répondu. Puis, il m’a expliqué en des termes scientifiques tous les efforts et la prouesse que mon corps et mon cœur ont accompli depuis maintenant 10 mois. Il m’a rappelé qu’être enceinte et accouché est l’un des actes de bravoures dont il est témoin chaque jour. Que c’est moi qui ai gardé mon koala en vie pendant tout ce temps ; que c’est moi qui NOUS aie gardé en vie. Que lui, l’obstétricien, n’avait été qu’une infime aide sur notre parcours, un peu comme la gorgée d’eau que prend un marathonien juste avant la ligne d’arrivée.
Mon accouchement ne s’est pas du tout passé comme je l’avais prévu pendant les 6 mois que je l’ai préparé. C’est fait et je ne peux pas revenir en arrière.
J’écris cet article principalement pour moi, pour panser les petites brèches toujours présentent.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que donner la vie même dans la douleur, même autrement, reste un acte d’amour immense – et que je mérite, moi aussi, d’être fière de mon histoire.
Bonne fête des mères à nous !


2 Comments
Jeanne-exoujviihema
25/05/2025 at 17:51Coucou Konnie, tu es une warrior ma belle et n en doute pas. On en fait tout un plat sur la cezarienne alors que c est un acte chirugical et non un confort que l on accorde a certaines. Cela ne fait pas moins mal que l’accouchement par voix basse et pour cela chaque maman a le droit d etre fiere de son parcours car donner la vie c est un exploit et malheureusement sous d autres choix certaines femmes y perdent encore la vie. Je te parle de tout ca car j ai vecu.les 2 types d accouchement. Bonne fete des meres.
Kristy
25/05/2025 at 18:36Salut Jeanne, je te remercie d’avoir lu mon article. Il est vrai qu’on oublie souvent que la césarienne n’est pas faite par complaisance mais plutôt par obligation pour garantir la sécurité de la maman et du bébé. D’ailleurs, je l’avais moi-même oublié. Merci pour ces mots de réconfort et je te souhaite également une merveilleuse fête des mères. Bises